Chez Marie (2)
Le bois est rentré prêt aux belles flambées hivernales.
Dans l’âtre flamboyant le feu siffle et détone,
Et le vieux bois gémit d’une voix monotone.
Il dit qu’il était né pour vivre dans l’air pur,
Pour se nourrir de terre et s’abreuver d’azur,
Pour grandir lentement et pousser chaque année
Plus haut, toujours plus haut, sa tête couronnée,
Pour parfumer avril de ses grappes de fleurs,
Pour abriter les nids et les oiseaux siffleurs,
Pour jeter dans le vent mille chansons joyeuses,
Pour vêtir tour à tour ses robes merveilleuses,
Son manteau de printemps de fins bourgeons couvert,
Et la pourpre en automne, et l’hermine en hiver.
Il dit que l’homme est dur, avare et sans entrailles,
D’avoir à coups de hache et par d’âpres entailles
Tué l’arbre ; car l’arbre est un être vivant.
Il dit comme il fut bon pour l’homme bien souvent,
Qu’à nos jeunes amours et nos baisers sans nombre
Il a prêté l’alcôve obscure de son ombre,
Qu’il nous couvrait le jour de ses frais parasols
Et nous berçait la nuit aux chants des rossignols,
Et qu’ingrats, oubliant notre amour, notre enfance,
Nous coupons sans pitié le géant sans défense.
Et dans l’âtre en brasier le bois geint et se tord.
- Publié dans: Belles maisons♦Haute-Garonne♦Luchon♦Nature
- Tagué:Fleurs, Maison
Quel bel endroit où tout est bien rangé et merci Lou pour ce beau poème.
Bisous ♥
J’aimeAimé par 1 personne
Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place ! 😉 ❤
J’aimeJ’aime
Magnifique ce poème !
Poutous
J’aimeAimé par 1 personne
Magnifique ce poème !
Poutous
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, un extrait d’un poème trouvé sur le site des poésies du paradis des albatros.
Plein de textes et poèmes y sont répertoriés.
Bises ❤
J’aimeJ’aime
Superbe poème que celui de ce bois qui se consume et pleure sur ce qu’il fut. un bois qui souffre et qui sous l’effet des flammes du bûcher met les hommes en accusation.
Il leur rappelle qu’il fut un arbre majestueux et proche des hommes, un arbre qui leur faisait confiance.
Ce bois pleure et crie pour accuser l’être humain de n’être qu’un assassin sans reconnaissance et sans mémoire.
Un poème touchant et beau qui devrait être lu par beaucoup qui font souffrir les arbres et notre nature.
J’aimeAimé par 1 personne
Dans le temps je faisais de petites flambées dans ma petite cheminée et cela favorisait l’évasion et les rêves.
Poème prélevait sur le site du Paradis des Albatros que je parcours régulièrement.
J’aimeAimé par 1 personne