Au bord de la route
Un 13 mai 2014
Jules Renard :
C’est après avoir traversé une plaine brûlée de soleil que je les rencontre.
Ils ne demeurent pas au bord de la route, à cause du bruit. Ils habitent les champs incultes, sur une source connue des oiseaux seuls.
De loin ils semblent impénétrables. Dès que j’approche, leurs troncs se desserrent. Ils m’accueillent avec prudence. Je peux me reposer, me rafraîchir, mais je devine qu’ils m’observent et se défient.
Ils vivent en famille, les plus âgés au milieu, et les petits, ceux dont les premières feuilles viennent de naître, un peu partout, sans jamais s’écarter.
Ils mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts debout jusqu’à la chute en poussière.
Ils se flattent de leurs longues branches pour s’assurer qu’ils sont tous là, comme les aveugles. Ils gesticulent de colère, si le vent s’essouffle à les déraciner. Mais entre eux aucune dispute. Ils ne murmurent que d’accord.
Je sens qu’ils doivent être ma vraie famille. J’oublierai vite l’autre. Ces arbres m’adopteront peu à peu, et pour le mériter, j’apprends ce qu’il faut savoir :
Je sais déjà regarder les nuages qui passent.
Je sais aussi rester en place.
Et je sais presque me taire.
- Publié dans: Gaillac♦Tarn à coeur
- Tagué:arbre, Route
En arrière plan, à l’horizon, parfois, l’on aperçoit les Pyrénées et leur neige. Et là, moment magique mais de mauvais augures, car alors mauvais temps annoncé !
J’aimeJ’aime
Ces arbres nous font tant de bien! J’aime beaucoup ta photo et le texte de Jules Renard.
Merci de t’être arrêtée, c’est un magnifique coup d’oeil.
Bisous
J’aimeJ’aime
Un texte à mon goût 😉
🙂
J’aimeJ’aime
Comme c’est beau tout ça …
Quand tu es sur ta route
Tu as le coeur en tête …
Bisous à ma Louette
J’aimeJ’aime