Avec vue sur le chalet
LE RÊVE DU POÈTE
Ce serait sur les bords de la Seine. Je vois
Notre chalet, voilé par un bouquet de bois.
Un hamac au jardin, un bateau sur le fleuve.
Pas d’autre compagnon qu’un chien de Terre-Neuve
Qu’elle aimerait et dont je serais bien jaloux.
Des faïences à fleurs pendraient après des clous ;
Puis beaucoup de chapeaux de paille et des ombrelles.
Sous leurs papiers chinois les murs seraient si frêles
Que même, en travaillant à travers la cloison
Je l’entendrais toujours errer par la maison
Et traîner dans l’étroit escalier sa pantoufle.
Les miroirs de ma chambre auraient senti son souffle
Et souvent réfléchi son visage, charmés.
Elle aurait effleuré tout de ses doigts aimés.
Et ces bruits, ces reflets, ces parfums, venant d’elle,
Ne me permettraient pas d’être une heure infidèle.
Enfin, quand, poursuivant un vers capricieux,
Je serais là, pensif et la main sur les yeux,
Elle viendrait, sachant pourtant que c’est un crime,
Pour lire mon poème et me souffler ma rime,
Derrière moi, sans bruit, sur la pointe des pieds.
Moi, qui ne veux pas voir mes secrets épiés,
Je me retournerais avec un air farouche ;
Mais son gentil baiser me fermerait la bouche.
— Et dans les bois voisins, inondés de rayons,
Précédés du gros chien, nous nous promènerions,
Moi, vêtu de coutil, elle, en toilette blanche,
Et j’envelopperais sa taille, et sous sa manche
Ma main caresserait la rondeur de son bras.
On ferait des bouquets, et, quand nous serions las
On rejoindrait, toujours suivis du chien qui jappe,
La table mise, avec des roses sur la nappe,
Près du bosquet criblé par le soleil couchant ;
Et, tout en s’envoyant des baisers en mangeant,
Tout en s’interrompant pour se dire : Je t’aime !
On assaisonnerait des fraises à la crème,
Et l’on bavarderait comme des étourdis
Jusqu’à ce que la nuit descende…
— Ô Paradis !
François Coppée
- Publié dans: Jardin et fleurs
- Tagué:Fleurs, Jardin, Rose
Ta photo est belle comme une poésie et ton petit chalet est une petite merveille avec la compagnie de François Coppée.
Bisous, Lou 🙂
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Je viens de faire un peu d’escalade, sous la pluie, j’ai les cheveux qui dégoulinent… J’ai réussi à glisser des plaques pour limiter l’infiltration de l’eau et surtout pour protéger un peu le bois du toit. C’est un pis-aller, mais je ne peux guère faire mieux pour l’instant. 😦
Nous avions « bati » ce chalet, ma soeur et moi, « charpentières » de peu d’expérience, mais ma foi, il a tenu. Désormais, il faut revoir ce toit aléatoire dont le bardeau bitumé a mal vieilli et ensuite repasser une couche de vernis incolore et acrylique sur l’ensemble. De l’ouvrage en perspective !
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Désolée Lou pour ces intempéries et ton joli chalet qui en a pris un coup sur le toit.
Mais je tiens à vous féliciter, toi et ta soeur pour l’ouvrage. Un grand bravo. Il est vraiment très beau. Bientôt, ce ne sera qu’un mauvais souvenir et vous pourrez à nouveau en profiter.
Douce soirée et bisous ♥
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Trop d ‘eau chez toi aussi …J’ ai froid …!!
En tout cas ta photo est un sucre d’ orge pour les yeux ….:-)
Bisous Malou
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Une petite location pour l’été ? 😉
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C’est un abri de jardin, pour y mettre du matériel. Avec humour, on me l’a réservé pour ma retraite. En été, sauna assuré, en hiver : congélateur… Pour l’été, je préfère t’indiquer le fond du jardin, sous l’ombrage du cerisier, il y a de la place pour une grande toile de tente. Si ça te tente (justement), j’ouvrirai le portail… 😆
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Méfiez-vous, je risque d’arriver 😉
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Pas de souci, toute visite est la bienvenue ! 😆 Aujourd’hui, il vaut mieux éviter, car, comme chez Mathilde, pluie et fraîcheur : ah zut alors 😦
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