Se mettre en selle
Bel habillage !
En fin journée, Hôpital Purpan de Toulouse.
BAGAGES
Bout-ci, bout-là, ou bien en pile,
(Fragile !)
Dans le fourgon on les empile,
Valises
Recouvertes de toile grise,
Chapelières, paniers d’osier,
Dont d’Hozier
Reconnaîtrait et saluerait les initiales,
Mais qu’ignorent les employés,
Qui ne sont pas monsieur Crozier,
Et qui, voyant sur une malle
F. F.,
S’en ficheraient comme de nèfles ; —
Ouste ! cantines d’officier ;
Malles rurales,
Dont le bois blanc s’orne de poils ;
Étuis, où l’on met ces chapeaux
Que l’on compare à des tuyaux
De poêle ;
Plates, mais innombrables caisses
Des représentants de commerce,
Et de notre gaîté française ; —
Sans précautions inutiles,
Au fourgon en pile s’empilent,
(Fragile !) —
On s’installe du mieux qu’on peut ;
Pour faire ensemble un long voyage,
Il faut bien s’entraider un peu,
(Qu’importe la roture ou qu’on ait le sang bleu !)
Entre bagages…
D’ailleurs, tous sont bien vite unis
Dans un commun sentiment de mépris
Pour une pauvre bicyclette
Qu’ils voient dans un coin, et lui jettent
D’ironiques regards, l’accablent de lazzis :
— Hou ! madame la Bicyclette,
Hou ! hou !
Que vous nous faites de la peine !
Vraiment, si nous avions des roues
Comme vous,
Nous aurions honte qu’on nous traîne ! —
Et sournoisement chacun use
De ruse
Pour venir bousculer l’intruse :
Trop heureux s’ils pouvaient briser à la pauvrette,
Par hasard, un rayon ou deux,
Ou, ce qui vaudrait mieux,
Son pneu,
Afin de lui bien mettre en tête
Que les trains ne sont pas faits pour les bicyclettes.
- Publié dans: Clin d'oeil♦Haute-Garonne♦Toulouse
- Tagué:Vélo
Toute jolie la selle à pois 🙂 et merci pour la belle chanson.
Bisous Lou ♥
J’aimeAimé par 1 personne
Où comment faire, de l’élégance, un point d’honneur ! Ce vélo doit probablement appartenir à une belle donzelle.
J’aimeJ’aime
Non seulement ce poème est une réussite mais s’il narre une rencontre avec un fond de moquerie et d’ironie, il n’en n’est pas moins amusant à lire.
Si on lit entre les lignes, on peut y voir une interprétation du refus de ceux qui ne nous ne ressemblent as, un refus de ceux qui n’appartiennent pas à la même famille ou à la même classe que nous.
A côté de cela, le vélo est fort bien vêtu avec cette selle avec tenue de camouflage.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, une idée : une selle habillée d’un tissu camouflage. De là à avoir une selle invisible : ouille ! 😆
J’aimeAimé par 1 personne
Une jolie selle pour aller au ciel ? 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Pour faire le saut de l’ange ? Non, non, tu connais et je sais que tu n’as pas envie de recommencer. 😉
J’aimeJ’aime
Une selle coquette avec ces petits pois !
Je ne savais pas qu’il existait « Les chansons des trains et des gares »… merci pour ce partage, Lou.
Chaleureux poutous
J’aimeAimé par 1 personne
Il y avait, un soir, un joli vélo vert clair fleuri. Des vélos de dame, c’est sûr.
Pour le texte, j’aime parcourir le site du Paradis des Albatros, si riches en poésies.
Bisous ensoleillés à toi.
J’aimeJ’aime