Au plafond
(au-dessus de l’escalier d’accès au musée Goya)
« L’ADOLESCENCE
Voilà, tu ne sauras jamais rien de mon être,
Tu n’as pas regardé dans mon cœur, la fenêtre
Était lisse pourtant qui donnait sur ma vie,
Mais tu n’auras pas eu la patiente envie
De t’asseoir près de moi et de comprendre un peu.
Pourtant ce que l’on veut surtout, ce que l’on veut,
C’est la tendresse, et c’est l’amour finalement…
Alors on croit qu’on rit, qu’on plaisante, qu’on ment
Et c’est ainsi qu’on passe à côté de l’étreinte ;
Ah ! tous les chagrins tus, toutes les gaietés feintes,
Le rappel enfantin des choses anciennes,
Et puis, durant l’été qui s’accroche aux persiennes,
Dans la chambre, pendant les chauds après-midi,
Tout ce que tu disais et tout ce que j’ai dit…
— La poussière dorée au plafond voltigeait,
Je t’expliquais parfois cette peine que j’ai
Quand le jour est trop tendre ou bien la nuit trop belle
Nous menions lentement nos deux âmes rebelles
À la sournoise, amère et rude tentative
D’être le corps en qui le cœur de l’autre vive ;
Et puis un soir, sans voix, sans force et sans raison,
Nous nous sommes quittés ; ah ! l’air de ma maison,
L’air de ma maison morne et dolente sans toi,
Et mon grand désespoir étonné sous son toit !… »
Anna de Noailles
- Publié dans: Castres♦Tarn à coeur
- Tagué:Lumière, Musée
L’ensemble plafond et lanterne m’enchante!
ET ce poème…je ne le connaissais pas, il évoque tant de choses qui me sont familières, merci Lou!
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Le plafond, les bordures de la pièce et la lanterne sont de toute beauté. De plus, le poème est très, très beau. Merci Lou
Bisous pour un bon vendredi après-midi.
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C’est vrai que cette dentelle de plâtre est bien jolie. Il savait y faire pour agrémenter un plafond nos anciens…
Quant au poème, je l’ai découvert et je le trouve bien doux, bien mélancolique, bien plein de choses, qui comme pour Colo, retentissent en mon for intérieur…. Surtout en ce moment.
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